Sans adresse le regard n’a pas de bord
« (…) des chutes de texte, comme des copeaux peut-être mais de quelle essence, ôtés à la matière afin qu’elle prenne forme, l’auteure en équilibre instable entre le visible et l’invisible, la transparence et le flou pour accommoder le regard au dedans comme au dehors. (…)».
Georges Guillain et son retour à lire sur son blog Les Découvreurs :
« (…) ramassé, concis laissant au blanc tout son espace pour ne nous proposer qu’une série de textes lapidaires, à très haute tension à quoi l’esprit du lecteur doit se confronter, caillou contre caillou, pour en faire surgir le sens.(…)».
« (…) Elle s’arrange pour qu’il y ait le moins d’espace entre la chose, la matière muette et elle, le corps qu’elle est, la main qu’elle est, le souffle, le regard qu’elle est. Chaque texte de Myriam Eck est un geste, une main, un regard qui touche les choses, tâte, caresse la matière, soupèse son apparence.(…)».
Extraits du livre :
« Le noir s’approfondit en soi
Remonte l’oubli
Un fond d’où remonte l’oubli pour que le noir existe
(…)
Quand le noir ouvre sur un fond le fond tombe sous le regard
Ce qui tombe du regard devient distance
Une distance où voir le regard tomber
(…)
Les chairs contagieuses communiquent leurs ombres, plus ou moins profondes. Le désir, révélateur du vivant, fait empreinte. La lumière devient ce qui place l’autre en soi. L’autre, une lumière en soi, la lumière la plus sombre. Ce qu’on croit voir nous envahit.
(…)
Des nuits
Dans la tête
À aplatir le sol
Et s’il ne faisait pas bon garder les corps dedans ?
Et si le sol en tombant se retournait
Et retournait les corps ?»
Extraits en ligne:
Vidéo de la lecture du poème Quand le désir tend vers l’infini à l’occasion de l’exposition du Peintre Serge Saunière à la Victoria Gallery le 19 juin 2014.