La terre n‘apparaît qu’une fois traversée
« (…) Par ces termes (« s’enfonce », « trace », « retient », « lumière »), semblent être désignés autant les travaux de la peinture, les mouvements d’un paysage, et la figuration d’un souvenir que le poème poursuivrait. Tout en même temps, une couleur se dépose, une eau pénètre un sol, une phrase s’écrit. Tout en même temps, sous la forme d’une « trace », le papier s’éclaire, la terre change de texture, le sens se fait jour par un passage de la visibilité à l’enfouissement et inversement.(…)».
« (…) Elle s’arrange pour qu’il y ait le moins d’espace entre la chose, la matière muette et elle, le corps qu’elle est, la main qu’elle est, le souffle, le regard qu’elle est. Chaque texte de Myriam Eck est un geste, une main, un regard qui touche les choses, tâte, caresse la matière, soupèse son apparence.(…)».
Extraits du livre :
« Ce qui se soulève sous les doigts qui approchent c’est une terre
Un sol tendu à la main venue là se déposer
Dans cette terre les mains sont venues déposer leurs traces
Ce qui est venu jusque dans le papier se soulever
Ce qui est resté dans les mains jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent
(…)
Saisir la lumière dans une matière qui résiste
Replier la lumière d’où elle puisse surgir
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Ce qui ne pourra pas remonter au-delà de la surface sans regard»
Extraits en ligne: